L’envoi récent des factures du 4ème trimestre 2021 est l’occasion de faire un point de rentrée. Après un courrier d’information envoyé aux responsables des copropriétés et des bailleurs sociaux abonnés à la SEMGEP, il paraît utile que chacun puisse être informé des sujets d’actualité et des projets en cours :

 

Comme vous le savez, la crise sanitaire que nous traversons depuis deux ans nous oblige à faire face à des situations inédites, qui se succèdent les unes aux autres : nécessité d’une continuité de service durant les périodes de confinement, équipes et chantiers perturbés par les contaminations, par les cas contacts, par les délais d’approvisionnement des équipements, par la hausse du prix des matériaux… Ce contexte difficile ne nous empêche pas de mettre en œuvre des mesures que j’ai eu l’occasion d’exposer à diverses occasions : l’objectif prioritaire reste l’optimisation des performances techniques et économiques du réseau de géothermie, pour améliorer durablement la qualité de service et permettre son développement à l’échelle intercommunale. Il s’agit en effet d’un passage obligé pour anticiper la baisse du volume de vente de chaleur liée au réchauffement climatique et aux opérations de rénovation thermique des bâtiments actuellement chauffés par la SEMGEP, tout en garantissant la maîtrise d’une politique tarifaire équilibrée pour les abonnés historiques comme pour les futurs abonnés. Nous serons amenés à en reparler.

 

Comme j’ai pu l’expliquer l’an dernier, la suppression des ristournes est l’un des moyens permettant d’atteindre ces objectifs. Ainsi, durant l’été 2021, nous avons renouvelé une partie de réseau particulièrement fragilisée après bientôt 60 ans d’existence(1) ; dans les prochaines semaines, nous rénoverons cinq sous-stations ; durant l’année 2022, nous migrerons progressivement le système de supervision vers de la fibre optique pour améliorer la fiabilité du suivi et du pilotage des installations.

 

La communication auprès des usagers n’est pas en reste. Notre site internet semgep.fr vous informe très régulièrement des actualités de la géothermie d’Épinay-sous-Sénart, et vous propose de nombreuses informations pédagogiques et pratiques qui s’enrichissent au gré de vos questions et remarques. L’année 2022 devrait aussi permettre d’organiser plusieurs visites de la centrale de géothermie pour les abonnés, les élus du territoire, les scolaires…

 

Reste un problème majeur auquel nous devrons faire face ces prochains mois : l’explosion du prix de l’électricité et du gaz sur les marchés.

 

Comme je l’ai rappelé dès le mois d’octobre sur notre site internet, à Épinay-sous-Sénart, la chaleur provient à 75% de la géothermie et à 25% de chaufferies d’appoint-secours au gaz, sollicitées principalement durant les semaines les plus froides de l’hiver. La part importante de géothermie préserve en grande partie les Spinoliennes et les Spinoliens de cette hausse. En effet, les pompes nécessaires au fonctionnement de la centrale sont alimentées électriquement, et fort heureusement, nous avons souscrit au bon moment un contrat d’électricité 100% renouvelable et locale, qui ne subit pas l’augmentation de 44% (voire beaucoup plus) du prix de l’électricité conventionnelle subie en ce moment par nombre d’industriels et de collectivités.

 

Mais l’augmentation très importante du prix du gaz impacte tout de même un quart de la chaleur fournie par la SEMGEP avec ses trois chaufferie d’appoint-secours (Plaine II, Cinéastes et Rochopt). Les tarifs de vente de la chaleur de la SEMGEP étant indexés sur le tarif réglementé du gaz, bloqué depuis le 1er octobre par le Premier ministre après une hausse de 57% par rapport à janvier 2021, le prix unitaire du mégawatt-heure (MWh) dans le terme R1 des dernières factures de chaleur subit une augmentation plafonnée mais significative.

 

Cette augmentation reste bien sûr inférieure à celle rencontrée par de nombreuses résidences alimentées à 100% au gaz, mais aussi très inférieure au tarif d’achat du gaz par la SEMGEP, même s’il s’agit d’un tarif négocié dans le cadre d’un marché groupé. La différence devra être entièrement supportée financièrement par la SEMGEP. En effet, à ce jour, l’État a écarté toutes les mesures exceptionnelles sollicitées par les gestionnaires publics ou privés de réseaux de chauffage urbain. Bien entendu, j’ai pris plusieurs dispositions pour pouvoir faire face à cette période très complexe, mais il reste une part d’incertitude quant aux résultats financiers de la SEMGEP sur l’exercice 2021-2022 et probablement les suivants. Je ne manquerai pas de vous informer de l’évolution de la situation.

 

Dans ce contexte, les abonnés de la SEMGEP ont tout de même la possibilité de limiter l’augmentation de leurs factures de chaleur. Pour cela, il existe principalement deux leviers :

 

1. Homogénéisation et maîtrise des températures dans les logements :
Nombre de logements ont des températures de chauffage bien supérieures aux préconisations. Cela est particulièrement flagrant quand on observe le nombre de fenêtres ouvertes sur les façades d’immeubles en période hivernale. Certes, les campagnes d’équilibrage des installations secondaires de certaines copropriétés, prises en charge par la SEMGEP depuis 2017, n’ont pas toujours donné entière satisfaction, mais elles ont au moins permis le remplacement par nombre de copropriétés de leurs tés de réglage, ce qui facilite aujourd’hui les interventions individuelles effectuées par leur exploitant secondaire.
Sans prôner les 19°C à tout prix(2), surtout lorsqu’on est contraint de passer ses journées chez soi, confiné ou en télétravail, il s’agit aujourd’hui plus que jamais de rappeler à chaque habitant qu’une température ambiante supérieure à 20-21°C, en plus d’être généralement inconfortable, devient véritablement déraisonnable, et que chaque degré gagné représente une économie de consommation d’énergie immédiate de 7% pour l’ensemble des résidents. Afin de faciliter cette sensibilisation et l’organisation des interventions à venir, la SEMGEP propose pour les copropriétés un dispositif participatif intitulé « Ambassadeurs de l’énergie » pour allier confort thermique et maîtrise des charges.

 

2. Rénovation thermique :
Sur le long terme, la rénovation thermique s’avère bien-sûr encore plus efficace. Les aides financières actuelles sont importantes, le gain de confort notable, et les économies d’énergie significatives. Évidemment, de tels projets sont longs et complexes à mettre en œuvre, surtout dans un contexte d’appauvrissement économique de certaines copropriétés, mais ils permettent aussi d’éviter un aggravement de la situation à terme.

    • Concernant les copropriétés, plusieurs exemples très concrets sur la commune montrent que ce n’est pas hors de portée, et les aides proposées par France Rénov’, l’ANAH et le département de l’Essonne y contribuent fortement.
    • Concernant les logements sociaux, l’ANRU1 aux Cinéastes a permis une baisse significative des consommations, et le NPNRU à venir sur La Plaine, à l’ambition encore supérieure, verra une baisse très significative des consommations des 890 logements rénovés avec une isolation thermique par l’extérieur, et les 160 logements construits en respectant la dernière réglementation thermique auront une consommation encore plus faible.
    • Concernant les bâtiments communaux, la Ville d’Épinay-sous-Sénart se lance dans une campagne ambitieuse de rénovation thermique de ses écoles, avec l’aide de l’État dans le cadre du programme “France Relance”.

 

Afin de présenter ces deux démarches, la Ville d’Épinay-sous-Sénart et la SEMGEP, en partenariat avec l’ALEC91 (Agence locale de l’énergie et du climat), vont organiser dès cette rentrée plusieurs ateliers d’échanges avec et entre les représentants des copropriétés. Vous en serez très rapidement informés.

 

Espérant vous avoir apporté un certain nombre d’informations utiles, je vous souhaite, au nom de l’équipe et du Conseil d’administration de la SEMGEP, une bonne année 2022.

 

Sincères salutations,

Emmanuel GAUVRY
Président directeur général de la SEMGEP

(1) Avant la construction de la centrale de géothermie en 1984,
les bâtiments étaient alimentés par des chaufferies de quartier
via des réseaux de proximité, toujours utilisés à ce jour.

(2) Il s’agit tout de même des préconisations officielles, reprises dans de nombreux contrats comme température de référence